Paris, en février 1947. Suzanne, une adolescente et sa petite sœur Rose, se dépêchent d'arriver aux ateliers Dior. Suzanne est une nouvelle cousette et comme leur mère est malade, elle a été autorisée à emmener sa jeune sœur de dix ans, à condition qu'elle se fasse toute petite dans un coin.
C'est l'effervescence dans les ateliers. Christian Dior doit présenter sa première collection dans quatre jours et toutes les couturières travaillent du matin au soir pour parfaire les différents modèles.
Suzanne se voit confier une magnifique robe. Et pour être présentée lors du défilé, il faut qu'elle soit validée par le couturier. Une pression incroyable pour Suzanne !
Pendant ce temps, Rose fait la connaissance de Christian Dior, en personne.
Citations "Loin de ces considérations, Rose en profite pour s’approcher du mannequin et effleurer la toile sur laquelle va travailler sa sœur, mais madame Marguerite la rappelle à l’ordre :
– Toi, ma petite, tu vas me rendre un service avant de fourrer tes mains partout. Amène ce carré de tissu au studio de Monsieur, il veut le voir en drapé. Tu y vas et tu ne t’attardes pas,
sinon madame Raymonde te tirera les oreilles.
Elle veille sur M. Dior comme s’il était son propre enfant…
Rose prend le tissu dans ses mains, étonnée par la douceur et la densité de l’étole. Une caresse de maman.
– Eh bien, ma petite, ne reste pas plantée. Premier étage, bureau de droite, zou !
Rose redescend l’escalier au pas de course, trop contente de pouvoir rendre service et très curieuse aussi de rencontrer ce « Monsieur » qui dessine des robes de princesse. Sur le palier du
premier, elle s’engage à droite et entre dans le studio." p. 21
L'avis d'Histoire d'en lire
Christian Dior. Un nom lié au milieu de la haute-couture qui continue de faire rêver, bien qu'il soit mort il y a presque soixante-dix ans. Ève-Marie Lobriaut retrace le succès fulgurant de ce grand créateur français.
Dans les coulisses des ateliers de Christian Dior
L'autrice place son récit en février 1947. Christian Dior est âgé de quarante-deux ans et il s'apprête à présenter sa première collection. Ève-Marie Lobriaut a imaginé deux jeunes personnages, deux sœurs, Suzanne et Rose, qui arrivent aux ateliers de Christian Dior, la première parce qu'elle vient d'être engagée comme cousette ; la seconde, parce qu'elle accompagne sa grande sœur, leur mère étant malade. C'est en suivant les deux filles que l'autrice peut décrire les coulisses des ateliers, la répartition du travail, l'organisation hiérarchique, les attentes extrêmement pointilleuses de Christian Dior.
Et elle va même plus loin avec le personnage de la petite Rose qui rencontre Christian Dior et se voit confiée de menues missions pour aider, elle aussi, dans les ateliers.
Une biographie de Christian Dior La fillette nous permet d'être au plus près du créateur, de ses émotions, de sa manière de travailler et de diriger son personnel. Il a le regard extrêmement précis sur les modèles qu'il a imaginés et qui lui sont présentés. Mais c'est aussi un homme profondément humain, attentionné envers son personnel.
La partie fictive du livre nous présente le créateur au cœur de son univers, quelques jours avant son premier défilé, il règne une grande tension. Ce focus est intéressant parce qu'il nous permet d'en apprendre déjà beaucoup sur l'homme et son style.
La biographie qui suit, sous forme de questions-réponses, étoffe le propos et dresse un portrait très complet de Christian Dior sur son enfance, sa famille, l'époque à laquelle il vit, l'influence de sa participation à la Seconde Guerre mondiale, son précédent métier de galériste et développe bien sûr son succès fulgurant, sa vie privée, les stars qu'il a habillées, sa fin de carrière et sa mort.
Le livre est ponctué d'illustrations de Madame Dessine et elle s'est appuyée sur des silhouettes créées par Christian Dior pour réaliser l'abécédaire illustré proposé en troisième partie de l'ouvrage.